"Parcours Croisés" - Suite - Chapitre 41
Eh oui, chapitre 41! alors pour ceux qui ont raté les 40 premiers ... dommage! Mais vous saurez les retrouver sur le site, bien sûr! Bonne lecture!
Parcours croisés Dimanche
Chapitre 41
Martina
Avec la fraîcheur de la nuit, leau de la piscine ma presque parue chaude, délicieuse sensation. Les seules lumières du petit croissant de lune et la lampe du salon où Christophe écoute de vieux airs de jazz nous permettent à peine de distinguer des silhouettes ; notre gentil voyeur, Jonathan, est trop occupé à se cacher en se déshabillant pour faire attention à nous et cest aussi bien comme ça.
- Tu as lair fatigué, mon chéri !
- Un peu
laprès-midi a traîné en longueur
enfin, on a quand même récolté un peu plus de 300 Euros pour lAssociation, cest pas mal
et vous, bonne après-midi ?
- Instructive ! Nelly est vraiment une drôle de fille !
- Vous avez réussi à la faire un peu parler ?
- Oh oui ! et beaucoup plus que je nimaginais
cétait même trop facile ! pour tout dire, je ne sais pas qui jouait avec qui, elle ou nous ! Cétait bizarre, elle est vraiment particulière
et regarde comment elle colle Annie ! Elle a joué à ça tout laprès-midi !
- Et elle en dit quoi, Annie ?
- Ça lagace ! mais elle en profite pour la faire parler ! Elle y arrive mieux que moi ! Moi, elle ménerve
Annie nous racontera ce soir !
- On ne rentrera pas trop tard ! tu travailles demain ! fini les vacances !
- Tas de la chance
tas pas cours, toi !
- Jai deux cours à préparer, quand même !
- Ouais ... Annie ! on sort de leau, on va bientôt rentrer !
Annie faisait quelques brasses et nous a fait un petit signe de la main :
- Je vous suis
Alain ma épongée avec son drap de bain. Je lui ai fait un petit signe de la tête
Nelly collait encore Annie
Tout le monde était un peu fatigué après cette journée et tous nous pensions à la reprise du travail après ce long week-end de chaleur ; même Christophe nalimentait plus les conversations et avait renoncé à sélectionner les morceaux de jazz sur la chaîne de Jérémy.
Annie a fini par nous rejoindre dans le salon, enveloppée dun paréo et la mine sombre. Quand je lai interrogée du regard, elle a levé les yeux au ciel en me montrant Nelly dun discret signe de tête, et elle est allée retrouver Christophe :
- Alors, patron, toujours mardi 9 heures ?
- Bien sûr ! et jadorerais que tu mappelles encore patron : ça me donnerait loccasion de te donner la fessée que ça mérite!
Jérémy nous a raccompagné pour fermer le portail après notre départ et ma prise à part un instant :
- Cest bien le lundi que Véro passe à lagence ?
- Oui, elle passe demain !
Je lui ai donné un petit coup sur lépaule en riant :
- Et
tu naurais pas, par hasard, lidée de déjeuner à lOasis vers 12h30 ?
- Ma foi
Lui aussi riait en me souhaitant bonsoir.
Javais pris la précaution de fermer tous les volets avant de partir ce matin, et la maison était agréablement fraîche quand nous sommes rentrés. A peine 10h30 ; la soirée navait pas traîné en longueur ; une soirée de fin de week-end, chacun ayant à lesprit la reprise du lundi
chacun, vite dit ! Moi, sûr. Alain, encore une journée pour lui.
- Tu fais quoi, demain, Annie ?
- Jogging, lessive, réunion de chantier, voiture ! et puis, il faut que je me lève tôt
- Tu veux courir dans la fraîcheur de laube ?
- Aussi, et puis jai des tartines à préparer, apparemment tu les apprécies !
- Tes un amour !
- Tu me laisseras ton linge, je ferai une machine ici
- Ok ! merci ! Chantier
pour le lotissement ?
- Larchitecte passe demain.
Alain nous a rejointes sur la terrasse. Il sétait changé, vieux t-shirt et short de coton informes :
- Tes sûrement à laise avec ces trucs-là, mais franchement cest moche ; un jour je vais les jeter
- Je tai entendu parler de voiture, tas des problèmes, Annie ?
- Jai téléphoné samedi après-midi, je peux pas aller travailler tous les jours avec ma vieille R5, trop fatiguée ; jen aurai une neuve demain !
- Demain ? Comment tas fait ? ça fait un peu court comme délai, non ?
- Facile ! tu téléphones, tu dis que tu veux une voiture tout de suite et que tu paies cash ! ça finit par sarranger !
- Si tu le dis
et cest quoi ?
- Je sais pas ! une voiture neuve ! une qui roule sans que jaie de souci !
Alain secouait la tête en riant :
- Cest simple comme un coup de fil ! je sais même pas pourquoi je suis étonné !
- Bon ! je passe chez moi chercher quelques affaires, et jamène mon linge pour demain.
- Je taccompagne ?
- Oui, si tu veux !
- Je viens aussi, je ferai porteur
Dans la chambre du fond, Annie a préparé ses affaires de jogging, jetées en vrac dans un sac de supermarché ; des vêtements pour sa journée, mieux rangés dans un sac de voyage :
- Je vais trier quelques papiers pour demain
Elle avait un sourire entendu en me montrant dun signe de tête les deux portes de gauche de la penderie. Elle avait remarqué que je les regardais dun air gourmand :
-
tu pourrais montrer mes trésors à Alain en attendant
Elle a quitté la chambre en me faisant un clin dil. Alain, assis sur le lit les coudes sur les genoux me regardait les sourcils levés :
- Ses trésors ? Je suppose quil sagit de tous ces objets dont Véro et toi mavez parlé ?
Je lai pris par la main pour le faire lever, lamenant devant les deux portes de la penderie où les « trésors » étaient rangés :
- Viens ! approche et ouvre grand les yeux !
Il na pas ouvert que les yeux : il avait la bouche béante. Oh, bien sûr, il en avait entendu parler, de cette fameuse armoire, et des nombreux objets quelle contenait ! mais apparemment, il avait cru à une exagération de notre part ! Là, plus moyen de douter !
- Alors ? on avait exagéré ?
-
je nimaginais pas ça, mais y en a combien ? cest pas croyable ! et cest son mari qui lui ramenait tout ça ?
- Choisis tes armes, mon chéri ! tu as droit à un seul choix et Annie et moi en choisirons un chacune! Réfléchis bien ! Je vais voir où en est Annie
Je suis restée un instant sur le pas de la porte du bureau. Assise sur un fauteuil en cuir noir devant la grande table en bois épais faisant office de bureau, ses lunettes posées sur le bout du nez, elle triait des documents quelle glissait dans un vieux cartable de cuir brun ou quelle rangeait en pile à sa droite, sérieuse et concentrée . Comme moi, elle portait seulement le paréo dans lequel elle sétait drapée en sortant de la piscine, qui sétait largement ouvert quand elle sétait assise, les deux pans écartés découvrant largement ses jambes et son ventre jusque sous les seins.
- Cest pas une tenue pour une femme daffaires, ça
Elle a levé les yeux de ses papiers et a fait pivoter son fauteuil vers la carte dont je métais approchée pour mieux lobserver :
- Ce sont tes propriétés ?
- Cest ça ! les épingles pour les locations, et puis les terrains, en rose les constructibles en vert les autres. Cest entre autre de tout ça que tu pourrais toccuper ! les trois roses sont à lotir ! jétais sérieuse, tu sais, penses-y !
- Jy pense, Annie, jy pense
- Tu as laissé Alain tout seul ?
- Je lui ai dit den choisir un, et quon en choisirait une chacune aussi
il réfléchit !
- Oh ! oh ! je croyais quil était fatigué
et puis tu travailles, demain !
- On nest pas obligés dépuiser toutes les possibilités ce soir !
Jai fait pivoter son fauteuil vers le bureau :
- Termine ton tri, ne toccupe pas de moi
-
avec tes mains sur mes seins, je ne vais pas être bien efficace
- Fais comme si jétais pas là !
-
difficile
- Tas vu ? la teinture est partie sur ton ventre ! tas une petite chatte toute blanche !
- Mmm
cest leau de la piscine, sans doute !
- Et
Nelly naurait-elle pas le bout des doigts colorés, par hasard ?
- Arrête ! si je lavais laissée faire, peut-être ! elle me met mal à laise, cette fille !
- Moi aussi !
tu travailles toujours dans cette tenue ?
-
non
et si tu continues comme ça, jen finirai jamais
En me penchant dans son dos par-dessus le dossier du fauteuil, javais glissé une main entre ses jambes et en fouillant de mon nez dans ses cheveux, javais dégagé son oreille dont je mordillais le lobe.
- Ça y est jai choisi ! tas une drôle de collection, dis-moi ! tu as tout essayé ?
Alain venait dentrer dans le bureau
-
même ça ?
Il tenait dans sa main
une main noire
doigts serrés et tendus :
- Je ne te connaissais pas de telles dispositions !
- Non, celle-là jai renoncé ! à vrai dire je nai même jamais essayé ! fais voir !
Elle a tendu le bras, disposant sa main et son bras à lidentique du modèle :
- Regardes ! jai les mains plus fines que le moulage ! alors imagine leffet ! Jespère que ce nest pas lobjet que tu as choisi !
- Non non, cest pas celui-là ! mais jétais curieux de lusage que tu aurais pu en faire
tes sûre que tu laides à travailler, Tina ?
Javais à nouveau fait pivoter le fauteuil, le tournant face à Alain, lui offrant le spectacle du compas ouvert de ses jambes, de ma main qui massait doucement :
- Je la tiens en éveil
- Ça marche ?
- Elle sait que je suis là, et elle a lair daimer
regarde
Jai retiré le majeur dentre ses lèvres ; il brillait de lhumidité qui commençait à sourdre entre ses lèvres sous la chaleur de ma main. Alain sest accroupi devant le fauteuil entre les jambes dAnnie et ne sest pas contenté de regarder ; il a pris le majeur que je tendais vers lui dans sa bouche pour le lécher :
- Mmm
tu sais qutes bonne, toi ?
- Ooooh, non ! pas ça ! tes bonne ! quel langage ! cest franchement horrible !
- Peut-être
tu as raison
mais nempêche que tes bonne !
Annie sest penchée vers lui, méchappant en même temps, et la bousculé en riant ; il sest affalé au sol, en rajoutant en se roulant par terre.
- Allez ! laissez-moi finir ! je me dépêche !
Elle a rabattu les deux pans du paréo sur ses jambes et sest remise au travail.
Jai ouvert en grand les volets de la chambre pour laisser entrer lair frais de la nuit pendant quAlain prenait une douche et quAnnie se brossait les cheveux devant le miroir de la salle de bains où je les ai rejoints :
- Donne, je vais faire
Elle ma tendue la brosse et jai tenté de démêler les boucles rebelles :
- Cest la piscine, ça les dessèche !
- Oh tu sais, piscine ou pas, jarrive jamais à rester bien coiffée très longtemps ! Quest-ce que tu fais ?
- Je vais les tresser, tu vas voir !
Au-dessus de ses tempes, jai fait de chaque côté trois petites tresses très serrées en terminant par les élastiques de couleur quelle me tendait, et trois autres plus épaisses du haut de sa tête vers sa nuque. Lensemble était assez joli et elle me souriait dans le miroir. Alain était parti se coucher depuis un long moment quand on la rejoint, mais ne dormait pas pour autant, à demi assis, adossé au bois de la tête du lit.
Je me suis allongée à son côté, au milieu du lit, prenant la place quoccupait dhabitude Annie depuis quelle passait ses nuits avec nous.
La silhouette dAnnie, debout accoudée à la fenêtre se découpait dans léclairage nocturne du lam-padaire à lentrée de la rue :
- Cest la meilleure heure
cétait lourd, cet après-midi
- Le temps ou Nelly ?
- Oh ! les deux ! Franchement, elle, elle ma gâchée mon après-midi !
- Viens, on va te consoler
Elle sest détournée de la fenêtre et sest allongée à côté de moi, sur le dos, le cou au creux de mon bras :
- Franchement après un après-midi avec elle, ce quil lui arrive, je men moque un peu
jai limpression que ça lui plaît vraiment !
- Elle avait lair très fière de ses bijoux !
- Cest pas des bijoux, Tina, cest des horreurs !
- Eh ! Vous exagérez. Moi jai trouvé ça plutôt
waouh ! je vous ferais bien poser les mêmes à toutes les deux !
- Ecoute-le, lui ! le sultan et son harem ! tu rêves, Alain ! par contre, puisque tas lair daimer ça, on pourrait te faire poser les mêmes quà Jonathan !
- Ah bon ? parce que lui aussi ? tas vu ça quand ?
- On na pas vu, Alain ! Nelly sest fait un plaisir de nous raconter ! et cest une femme qui leur a fait ça à tous les deux ; et elle est du coin !
- Vous avez été efficaces, on dirait ! vous lavez e pour quelle vous raconte ?
- Penses-tu ! à peine branchée, elle a tout déballé ! cest elle qui jouait avec nous, pas le contraire !
- Moi cest Jonathan qui minquiète ! vous le connaissez mieux que moi, mais
Annie a laissé sa phrase en suspens, mais jai compris ce quelle se refusait à dire tout haut :
- Il est fragile
il se fait manipuler, cest ça ?
- Oui
et je crois que ça ne serait pas une bonne idée den parler à Christophe !
- Annie, tu veux pas vérifier un truc ?
- Quoi ?
- Je crois quil y a un jeune-homme derrière moi !
- Comment tas deviné ?
- Un truc que je sens dans mon dos
il est comment ?
- Pas mal
pourquoi ?
- Je peux le laisser faire, tes sûre ? je regretterai pas ?
- Laisse-le faire,ma belle, il a lair cool !
- Jespère quil assure, parce que javais prévu des jouets pour mon mec !
- Laisse tomber pour ce soir ! ton mec sera encore là demain ! lui, je sais pas !
- Ooooh ! mmm
.
- Il se montre entreprenant ?
-
envahissant, plutôt, ooohh
doucement, jeune-homme, doucement
Annie sest écartée de moi, et je me suis lentement mise à plat ventre, jambes à peine ouvertes, entraînant Alain dans mon dos. Il sest mis en appui sur ses bras tendus et ses jambes encadrant les miennes, ne me touchant pratiquement pas, sauf de son ventre qui parfois venait toucher mes fesses. Jadore ça
jadore quand il me prend comme ça, ne sentir que son sexe
entendre son souffle profond
je me suis accrochée des deux mains à ses poignets, me cambrant à sa rencontre, à son rythme lent
il a pris son temps
cétait
oooh ! il séchappe ! se place plus haut ! ouuuuiiiii
je sais que je ne vais pas jouir comme ça ; ça mest égal
cest si bon quand même
continue, continue, je veux te sentir jouir, toi, oui
continue
jai senti venir son plaisir, son sexe plus dur, ses mouvements plus nerveux, il sest arrêté, et tout de suite, la tension, létirement rythmé, une fois, deux fois, et la sensation de chaleur en moi, je sens son sperme gicler en moi, et cest moi qui bouge à nouveau la première
vraiment jadore le sentir comme ça ! et jaime quand enfin il détend ses bras et sallonge sur moi
son poids sur moi, sa chaleur dans mon dos, son souffle dans mon cou, ses baisers dans mes cheveux, les mots quil murmure à mon oreille, et puis le sentir samollir entre mes fesses, glisser lentement, me quitter sur une contraction, et continuer à peser sur moi, le sentir lourd, grand, et fort.
Il sest relevé, a basculé sur le côté ; sa grande main dans mon dos, la caresse sur mes fesses, serrées, parce que je sais, je sais que je vais tâcher les draps.
Annie sait aussi ; complice ; me glisse un mouchoir dans la main ; me sourit ; murmure « vous êtes beaux » ; me sourit.
Lundi
Une main fraîche sur mon bras, un murmure :
- Cinq minutes
Les rayons de lumière découpent les murs, le lit, la main lourde sur mon sein, de longs traits de soleil filtrés par les persiennes.
Le bip du micro-ondes
Le glissement feutré de la porte fenêtre
Je glisse au bord du lit en écartant doucement la main, tire le drap sur ses jambes et son ventre.
Salle de bains
Miroir
Jarrange mes cheveux dune main, masperge le visage deau froide.
La terrasse
Le verre de jus dorange
- Bonjour ma douce
Annie est accroupie au pied de lérable, devant le chat jaune qui lève la tête en étirant le cou au devant de la main qui le caresse, yeux fermés de plaisir.
Elle se relève, sapproche, passe une main derrière mon cou et sur la pointe des pieds, membrasse dun baiser léger sur les lèvres. Je caresse son dos :
- Tu sais que les lunettes ne suffisent pas à une tenue décente !
- Abricot ou fraise ?
- Abricot !
Elle sassoit sur mes genoux pour étaler la confiture, me tend la tartine, secoue le sachet de thé dans le mug fumant en le tenant par létiquette, plusieurs fois, le prend dans la cuillère et entoure la ficelle autour pour le presser, pousse le mug devant moi et sattaque à la seconde tartine :
- Tu rentres vers quelle heure ?
- Vers cinq heures
Jérémy viendra manger à lOasis
- Véro ?
- Mmm mmm
Le chat jaune sétire, dos arrondi bien haut, puis se roule dans lherbe sur le dos et sallonge en nous tournant le dos :
- A qui il est ?
- Sais pas
je le vois que le matin
tes en forme ?
- Je te dirai ce soir
je vais pas forcer
Elle avait fini ses étirements quand je suis sortie, et ma fait un signe de la main en partant. Le temps que je fasse demi-tour, elle avait tourné vers le bas du village et le bois du Charnoy. Jai roulé avec la clim jusquau bureau.
Quand je suis arrivée, il nétait pas tout à fait 8 heures, et Mireille était déjà là, passant un coup de chiffon sur son bureau et son clavier. Bertrand aussi était là, sortant de la réserve un gobelet de café à la main.
Tout était tellement pareil, alors que tant de choses avaient changé
Cest en masseyant à mon bureau que jai vraiment commencé à penser à la proposition dAnnie.
Lagence Cléziaud
trois personnes
lui, la bonne soixantaine
pas d, plus de femme, peu daffaires en vitrine
Sil perd la gestion des appartements et des maisons dA nnie, le lotissement, les autres terrains, son agence ne vaut sans doute plus très cher, et dans le coin, moi, je connais tout le monde
même pas la peine de racheter son fond
ou peut-être que si, lui aussi connaît du monde
à voir ! Pourquoi pas !
- Bonjour bonjour !
- Bonjour Véro !
Poignée de main à Mireille et Bertrand, un gros baiser pour moi :
- Tétais toute rêveuse ! des ennuis ?
- Oh non ! Tout va bien ! très bien !
Je lai emmenée dans la pièce du fond, vers la machine à café, pour discuter tranquillement, loin du regard de Mireille. Elle massacrait son clavier, comme dhabitude, mais je sais quelle ne perd rien des conversations :
- Je mimaginais ailleurs
- Et où donc ?
-
Cléziaud
- Ahhhh ! cest bien ! ravie de voir que tu réfléchis à la proposition dAnnie ! fonce Tina ! et pense à ta copine si tas besoin dune vendeuse ! je suis bonne tu sais !
- Ouais
je sais que tes bonne
belle et bonne ! et ta mère, alors, contente de te voir ?
- Tu parles ! comme dhabitude ! elle a ronchonné tout le temps
javais promis ! mais jaurais largement préféré rester ici
tout le monde va bien ?
- Oui, oui. Alain et Annie vont bien. Elle va travailler avec Christophe à la librairie, tu sais
- Et
vous trois ?
- Bien, Véro, vraiment bien !
- Et
vous avez revu Jérémy ?
- Mmm mmm, hier soir
- Et
ça va, lui ?
-
pas fort
inquiet
- Ah bon ? quest-ce quil lui arrive ?
- Il voulait savoir si je mangeais à lOasis à midi
- Ben
je ne comprends pas pourquoi ça linquiète
- Cest-à-dire que
il voulait aussi savoir si tu mangeais avec moi
Elle essayé de masquer son plaisir en détournant la tête, mais elle na pu retenir la brusque colora-tion de ses joues et un sourire gourmand détirer ses lèvres ; quand elle ma regardée à nouveau et quelle a vu mon grand sourire, elle a abandonné son petit air innocent, limite « faux-jeton » et a éclaté de rire :
- Bon, ça va
arrête !
ok ! moi aussi jai envie de le revoir ! Mais tu lui dis rien, hein ?
- Mmm
cest un bon copain
je sais pas
- Noon ! Tina ! Promets ! déconnes pas ! je ferais tout ce que tu veux, mais tu lui dis rien ! Promets !
- Tout ce que je veux ? oh oh
Je tournais autour de la table haute en faisant mine de réfléchir ; en fait jen profitais pour vérifier où était Bertrand. Pour Mireille, pas de problème, elle ne quitte son bureau que pour aller aux toilettes, deux fois par jour, à 11 heures et à 15 heures, elle doit avoir une sorte dhorloge interne
Bertrand était à son bureau en train de trier les fiches. Il les lit et les relit sans arrêt tous les matins ; lui aussi est très prévisible, et il ne prend quun café le matin, et son gobelet est posé devant lui
Nous sommes donc tranquilles
Je me suis approchée de Véro et me suis penchée à son oreille :
- Enlèves ta jupe
Elle sest lentement tournée vers moi, sourcils levés, muette, ma dévisagée un long moment ; un éclair, fugace, dans son regard
elle aussi est prévisible. Tenant la taille de sa jupe dune main dans son dos, de lautre elle a défait la petite agrafe et baissé la fermeture éclair. En me tournant le dos, elle sest tortillée un peu pour faire glisser la jupe cintrée sur ses hanches, elle la enjambée. Elle tenait sa jupe entre deux doigts, à bout de bras levé à hauteur de son épaule. La blouse bleu-roi, un peu froissée davoir été prise sous la taille couvrait à peine ses reins, masquant en partie la taille du string noir remonté très haut sur ses hanches. Le triangle évasé plongeait entre de très jolies fesses bien rondes et lisses. Elle attendait immobile.
Jai chuchoté dans son dos :
-
ton string
A peine un mouvement dépaules trahissant le soupir de résignation quelle avait retenu. Elle a soigneusement plié sa jupe et la posée sur lun des tabourets hauts. Un murmure, sans se retourner :
-
jespère que tu sais ce que tu fais
Je nai rien répondu. Soulevant légèrement la blouse, elle a glissé ses doigts à plat sur ses hanches sous la ceinture du string et la abaissé, écartant légèrement les jambes, soulevant un genou puis lautre, accrochant une boucle de ses escarpins à lanières au passage. Le string a rejoint la jupe sur le tabouret. Magnifique
immobile, cambrée, délicieusement impudique. Dune main sur sa hanche, de lautre la poussant en haut du dos, je lai penché sur le tabouret où elle sest appuyée de ses avant-bras sur la jupe. Jai reculé dun pas, puis dun autre, pour admirer la pose. Jambes un peu écartées sur lombre de la naissance du sexe à peine visible, les deux adorables petits plis marquant le bas des fesses tendues plongeant vers lombre
javais en tête lune des images du livre que Christophe mavait offert samedi et que javais trouvé dans son rayon des perversités tout au fond de sa librairie
je mimaginais, une cravache en main, martyriser cette chute de reins offerte ! Mais non ! pourquoi abîmer une si belle peau ! quelle drôle didée ! quoi que
Je me suis approchée. Une main sur ses reins, remontant sous la blouse sur son dos qui se creuse
lautre main sur une fesse, peau fraîche et douce, ferme, piqué dun clair et fin duvet, descend et plonge entre les jambes, qui souvrent et ouvrent ses lèvres douces, majeur tendu, qui doucement trouve les chairs tendres, souples
et humides de désir, mais oui, elle est excitée, et sa liqueur la trahit, comme me trahirait la chaleur moite que je sens sous ma robe
pensée importune, mais qui me fait mordre mes lèvres pour un rire : et si par extraordinaire Bertrand voulait ce matin un deuxième café ! crise dapoplexie assurée !
Je lai caressée tout doucement dun doigt sur son bouton damour, que je mouillais de temps en temps en plongeant au profond de son sexe, ralentissant parfois, inquiète du petit bruit humide accompagnant ma caresse ; elle, étouffe sa plainte et sa respiration oppressée du string serré dans son poing quelle appuie sur sa bouche. Elle a joui, en tremblements et en cambrure accentuée, en fléchissement des genoux, et je lai accompagnée longtemps, dune caresse adoucie, plus légère et plus lente, jusquà ce que les muscles de son dos sous ma main se détendent, que sa main écarte de son visage le string qui avait étouffé son plaisir.
Je lai aidée à se redresser, retournée dans mes bras pour un baiser léger sur son front qui perle dune fine transpiration, sur ses joues rougies, sur ses lèvres douces.
Elle sest appuyée dune main sur mon épaule pour enfiler ses jambes sur la jupe que je tenais, de son front sur mes seins quand je lai refermée dans son dos en remettant sa blouse en ordre :
-
tu as oublié de me remettre mon string
- Je nai pas oublié
je le garde !
- Tu es le diable incarné !
-
oui, peut-être
mais un diable qui sera muet sur ton désir quand Jérémy te fera la cour
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